De sa voiture 4×4 issue de la récente collection de la marque Nissan, Marjolaine descendit, le regard plein d’assurance. Elle s’apprêtait à rencontrer l’une des personnalités les plus énigmatiques de la ville, tant par son charisme que par sa célébrité. Jeune entrepreneur à succès, Eurice aurait pu se fondre dans la masse s’il ne menait pas une vie mondaine, rythmée par des apparitions aux galas de charité, des réceptions pompeuses, et bien sûr, des aventures avec quelques célébrités du pays.

Ce matin, Marjolaine n’avait pas rendez-vous. Mais qu’importe, elle trouverait le moyen de s’incruster dans le bureau de ce généreux donateur, qui sponsorisait d’une sacrée somme son gala de charité de demain, dont le but est de financer un programme de leadership en faveur des jeunes filles en milieu rural.

C’est donc avec aplomb qu’elle se présenta à la réception de l’immeuble MANDYS, où se trouvait son bureau principal.

  • Bonjour Monsieur, adressa-t-elle au réceptionniste
  • Bonjour Madame, que puis-je pour vous ?
  • J’aimerais joindre le secrétariat particulier de M. Eurice GODONOU s’il vous plaît.
  • Vous avez rendez-vous ?
  • Oui

Son aisance ne laissait entrevoir aucun soupçon sur une éventuelle contre-vérité. Pour avoir expérimenté d’innombrables prises de rendez-vous forcés, elle savait qu’on doutait rarement d’une femme au style raffiné. Pas qu’elle s‘était vêtue ainsi spécialement pour l’occasion – elle mettait toujours un point d’honneur à avoir une allure irréprochable, encore plus lorsqu’elle se rend à un rendez-vous – mais elle tenait à faire de sa tenue son premier atout pour cette prise de rendez-vous importante. Et jusque là, tout allait bien.

Introduite au secrétariat particulier, la même question lui fut adressée à nouveau, après les salutations d’usage, par l’assistance personnelle de Monsieur Eurice. Naturellement, la même question appela une réponse identique à celle du premier passage, l’essentiel étant qu’elle accède à celui qui l’attendait –sans le savoir – derrière ce bureau.

Mais Julie, l’assistante était vite devenue une barrière infranchissable. Forte de ces cinq années d’expérience, et au parfum de la réputation de son patron, il lui fallait plus qu’un look sophistiqué, rehaussé par des talons aiguilles pour franchir les entrées de ce bureau.

  • Etes-vous sûre d’avoir rendez-vous ? je m’en souviendrai si c’était le cas, martela-t-elle
  • C’est personnel
  • Dans ce cas, je vous prie de l’appeler, s’il vous plaît.
  • Je n’ai pas son numéro direct, sinon je l’aurais fait.
  • Dans ce cas, je vous prie de laisser votre contact. Je lui dirai que vous êtes passée, si vous me dites la raison de cette visite.

Marjolaine admira l’espace d’une seconde la fermeté dont faisait preuve Julie. Mais elle n’était pas surprise outre mesure. L’accès à un tel homme devait être complexe. Au lieu d’affronter cette jeune femme dont le professionnalisme faisait tilt, elle préféra jouer la carte de la diplomatie.

  • Ecoutez mademoiselle, je suis là parce que Monsieur Eurice nous a fait l’honneur de nous sponsoriser pour notre gala de charité. Je souhaite simplement le remercier. Alors, s’il est là, s’il vous plaît, dites-lui que je souhaite simplement le voir. Marjolaine POGNON pour le gala à l’hôtel St Régis.
  • Je sais qui vous êtes.
  • Ah !
  • Oui, mais j’ignorais que mon patron est l’un de vos sponsors pour ce gala. Puis, vous n’avez pas rendez-vous. Mais je veux bien vous faire cette faveur. Un moment, je vous prie.

Elle ne disparut qu’une minute exactement ; avant de revenir le sourire charmant aux lèvres.

  • Il va vous recevoir. Par ici, je vous prie.

Après quelques petits mensonges, une discussion nerveuse avec une assistance, Marjolaine pénétra enfin dans ce bureau qu’elle espérait tant fouler ce matin en sortant de son lit. Et surtout, il était là, le sourire léger, derrière son bureau, le regard fixé vers la porte d’entrée, comme s’il ne voulait manquer sous aucun prétexte, la vision qui allait bientôt s’offrir à lui. Il se leva à sa vue.

  • Bonjour Madame Marjolaine, comment allez-vous ?
  • Bien, merci. Appelez-moi Marjolaine. Et vous, comment allez-vous ?
  • Je me porte à merveille… Marjolaine.
  • J’espère que je ne vous dérange pas. Si c’est le cas, je suis désolée.
  • En effet, nous n’avions pas rendez-vous. Si c’était le cas, je ne l’aurais pas oublié.
  • Je sais. Je suis désolée. J’essayais simplement de vous rencontrer le plus tôt possible.
  • Il vous arrive de mentir ?

En posant cette question, Eurice regarda Marjolaine droit dans les yeux, comme s’il devait y trouver une réponse. Elle vit sa confiance s’ébranler par un tic nerveux. Cette question eut le pouvoir de la déstabiliser.

  • Euh non… comme je vous le disais, je me suis servie de cette excuse pour obtenir cet entretien rapidement. Mais je peux revenir une autre fois si tel est votre souhait.
  • Mais non, pas du tout. Fit-il avec un grand sourire. Je vous taquinais simplement. c’est un plaisir de vous recevoir. Asseyez-vous je vous en prie.

En gentlemen, il lui tira la chaise pour qu’elle prenne place, avant de rejoindre la sienne de l’autre côté.

  • Alors, que puis-je pour vous ? fit-il, une fois assis
  • Je suis venue vous remercier de vive voix pour votre grande contribution à notre gala de demain soir. A notre agréable surprise, nous avons été informés que vous avez donné l’ordre pour que nous ayons la salle et le buffet à vos frais. Notre acompte nous a même été transféré. C’est plus de la moitié de notre budget que vous prenez en charge. Et ce serait ingrat de ne pas vous remercier pour cet élan de générosité de votre part. Au nom de mon équipe et de toutes ces filles et femmes pour qui nous nous battons, je vous remercie.

Eurice n’était pas si tant intéressé par ces remerciements, dont il avait l’habitude à chacune de ces donations. Son sourire, bien que poli, augurait plutôt d’une satisfaction intérieure, satisfaction d’avoir réussi à faire venir jusqu’à lui l’une des femmes qu’il admirait et convoitait depuis plusieurs mois.

  • Je vous en prie. C’est un plaisir de soutenir les causes féminines.
  • Etes-vous féministe ?
  • Je suis en faveur de l’épanouissement des femmes
  • Et c’est tout ? poursuivit Marjolaine, subitement piquée par la curiosité d’en savoir plus sur cet homme au regard ténébreux.
  • Ce n’est pas suffisant ?
  • Je suis curieuse d’avoir votre avis sur le féminisme en général
  • Je me sens toujours capable de choisir la robe que va porter ma femme pour m’accompagner à un événement… Avec son accord bien sûr.
  • Mais encore ?
  • Je ne suis pas certain que ma réponse vous plaise. Je préfère m’arrêter à ma contribution et à vos charmants remerciements. Sans façon.

Le sourire léger, Eurice prononça ses mots avec une espérance secrète : susciter la conversation avec cette charmante demoiselle qu’il connaissait à peine, si ce n’est au travers de ses actions et de ses réseaux sociaux. Belle, élégante,  confiante, engagée en faveur des causes féminines, Marjolaine séduisait à plusieurs égards.

Elle incarnait le parangon de la femme moderne en quête d’émancipation, de liberté absolue et d’autonomie. Une plénipotentiaire assumée. Et il respectait cela. Ses prises de position lui convenaient, exception faite à certaines publications faites sur les réseaux sociaux. Marjolaine était particulièrement acerbe sur certains sujets, qu’il espérait d’ailleurs avoir l’opportunité d’en discuter ave elle. Ce n’est pas qu’elle ait eu entièrement tort, mais parce qu’il existait toujours des nuances, qu’elle omettait, sans doute sciemment, de préciser.

Entre cette réticence visible et le charme sibyllin qu’Eurice dégageait, Marjolaine ne sut ce qui attisa le plus sa curiosité. Quoi qu’il en soit, elle est toujours intéressée par ce qu’ont les hommes de pouvoir ont à opiner sur le féminisme.

  • Dites le quand même, insista-t-elle

Eurice soupira profondément, conservant son sourire en coin. En l’espace de quelques secondes, il l’imagina à moitié nue, dans sa chemise le matin au réveil après une nuit torride à se délecter des plaisirs de la chair. Aurait-elle le même regard inquisiteur à ce moment là ? Cette réflexion lui arracha un franc sourire.

  • De quoi souriez-vous ?
  • Rien….Alors, pour revenir à votre question. La majeure partie du temps, je ne pense que du bien du féminisme.
  • Et le reste  du temps ?
  • Vous manquez de tact, vous êtes égotiste, vous perdez du temps, des opportunités et vous en faites perdre aussi aux femmes qui vous suivent.

Cette remarque eut l’effet inespéré de la piquer au vif.

  • Pardon ?
  • Vous m’avez demandé ce que je pense parfois des féministes.
  • En résumé, nous sommes une bande de femmes égocentriques !
  • Non, certaines d’entre vous savent faire la différence, sur ce qui est réellement important dans ce monde en perpétuel évolution. Mais vous n’en faites pas forcément partie.
  • Vous m’insultez là !
  • Non, je vous dis la vérité
  • Je suis égoïste, je manque de tact…Pourtant vous offrez des millions pour un gala que je porte.
  • Parce que le thème du leadership en faveur des jeunes filles en zone rurale m’intéresse. Je vous l’ai dit, je suis en faveur de l’émancipation des femmes. Mais cette émancipation implique aussi que vous leur laissez le choix dans certaines circonstances.
  • Justement, nous luttons pour que chaque femme fasse ses propres choix, pas de la façon dont les hommes le veulent.
  • En êtes-vous sûre ?
  • Oui…

 Les deux coudes posés sur son bureau, les mains s’entremêlant en guise de réflexion, Eurice se félicita intérieurement d’être parvenu au point culminant de la discussion :

  • Vous savez,  je respecte les femmes. Beaucoup. Et je vous respecte, sinon nous ne serions pas là entrain d’échanger. Mais je pense que vous devez arrêter de dire aux femmes citadines et modernes ce qu’elles doivent faire. La plupart d’entre elles le savent déjà. Concentrez-vous sur les causes importantes, comme votre gala de demain soir par exemple.
  • Que disons-nous aux femmes que nous ne devrions pas ?
  • Je vais prendre un exemple simple et concret : le sexe.  Entre l’homme et la femme, qui possède plus d’influence en la matière ?
  • Euh, les deux à part égale.
  • Faux. Je pense que les femmes influencent plus que les hommes. Avez-vous déjà eu une relation purement sexuelle ?
  • C’est personnel
  • Répondez quand même….je vous en prie, continua-t-il d’une voix douce.

L’intensité du regard d’Eurice perturba Marjolaine au plus haut point. En franchissant le seuil de ce bureau, elle n’aurait jamais soupçonné avoir une telle conversation avec l’un des célibataires les plus convoités de la ville. Mais c’était quasiment impossible de se défiler devant ce chef d’œuvre qu’incarnait le charme irrésistible d’Eurice. Tant pis, s’il faille lui dévoiler un minuscule pan de sa vie personnelle. De toutes les façons, elle n’était plus vierge, pensa-t-elle.

  • Oui, j’ai eu des relations sexuelles, finit-elle par avouer à mi-voix.
  • Vous m’avez mal compris : ma question est de savoir si vous avez eu une relation, c’est-à-dire une liaison, dont le but était purement sexuel, l’exploration de vos sens, de vos désirs, l’étendue de vos plaisirs. Avez-vous déjà connu cela, Marjolaine ?

La voix, la tonalité, le regard… tout était réuni pour percer la sensibilité d’une femme de caractère à jour. Et Eurice savait s’y prendre. Il était conscient d’avoir touché un point sensible. Si elle lui répondait, cela voudrait implicitement indiquer qu’elle était disposée à poursuivre cette discussion qui titille les sens. Seigneur, faites qu’elle soit d’humeur à lâcher du lest, se surpris t-il à implorer intérieurement.

  • Non, finit-elle par répondre.
  • Moi, si. Et je peux vous assurer que la femme a toujours eu l’ascendant. Et ce que je vous reproche, c’est d’ignorer les contextes lorsque vous abordez certains sujets. Et en ignorant ces contextes, vous réduisez de facto le pouvoir de la femme.
  • Par exemple ?
  • Par exemple, vous. Si je vous disais là tout de suite que vous me plaisez, vous me fascinez, que j’ai envie de vous avoir dans mon lit, vous faire explorer tout ce que vous pouvez ressentir en tant que femme. Que répondriez-vous ? En tant que bonne féministe vous penserez certainement que c’est un affront. Et pourtant, si c’était réciproque, nous passerons sans doute à côté d’une belle opportunité d’avoir tous les deux que nous désirons. Et c’est que ce que je vous reproche parfois. Vous ne contextualisez rien. Vous établissez des règles strictes, en disant aux femmes ce qu’elles doivent faire ou pas, sans tenir compte de ce qu’elles veulent vraiment à cet instant précis. Vous savez, ce n’est pas inappropriéde dire  à un homme que vous le voulez dans votre lit, encore moins d’accepter illico presto une telle requête de la part d’un homme. Vous ne perdez pas le pouvoir. Au contraire, je trouve qu’il faut une femme puissante pour me dire en face qu’elle souhaite une partie de jambes en l’air avec moi, ou de répondre favorablement, sur-le-champ, à une invitation du genre, si tel est son souhait.  Alors, Marjolaine, pourriez-vous dire à un homme qu’il vous plait ?

Ne serait-il pas mieux de marquer un coup d’arrêt à cette discussion devenue trop perturbante ? Encore une fois, Marjolaine ignora ses propres réticences, décidée à poursuivre cet échange qu’une partie de son être réclamait.

  • Probablement. Je crois, oui, finit-elle par répondre en baissant les yeux pendant une seconde

Cette précieuse seconde de gêne, Eurice, en playboy averti, ne manquera certainement pas de l’utiliser à son avantage, conscient de son ascendant psychologique. Il sourit, la regarda intensément sans dire mot durant quelques, avant de poser la question qui lui taraude l’esprit depuis qu’elle a franchi le seul de son bureau :

  • Si vous aviez envie de moi, me le diriez-vous ? si nous avions tous les deux envie de passer un moment privilégié, à faire des choses que nous voulons seulement, sous les draps, sur le canapé, dans le jacuzzi ou ailleurs, à nous fabriquer des souvenirs uniquement pour nous deux, est-ce que vous  me diriez oui tout de suite, ou me laisseriez poiroter parce que vous êtes une féministe ?

Troublée, Marjolaine se demandait à quel moment, elle avait laissé la discussion aller à un tel niveau. Eurice est indéniablement sexy, brillant et charismatique. C’est le genre d’hommes avec qui elle se voyait partager une aventure, ou sa vie. Mais quel genre de femmes serait-elle si elle se livrait à lui de cette manière ? Si une simple discussion la mettait dans cet état, qu’adviendrait-il lorsqu’ils auraient franchi une autre étape ? Ne lui ferait-elle pas perdre toute son assurance ? Cette fois-ci, elle décida vraiment de marquer ce coup d’arrêt devenu essentiel à son bien être. L’organisation de son gala était assez éprouvante pour qu’elle se permette une distraction à l’heure actuelle. 

  • Euh… j’étais venue vous remercier pour votre précieuse aide, et…tout le reste…

Elle émit un gros soupir las, puis continua en se levant :

  • Je crois que je ferai mieux de partir. Il y a une longue journée qui m’attend. Je vous souhaite une bonne journée.

Eurice se leva à son tour, puis se rapprocha d’elle.

  • Vous permettez ?

En disant cela, il écarta une mèche de sa joue, puis en profita pour effleurer subtilement son demi-menton d’un doigt, avant de continuer :

  • Le pouvoir… il ne suffit pas de penser que l’on a. il faut l’exercer. Excellente journée à vous aussi.

Machinalement, il retourna à siège. Marjolaine le fixa quelques secondes puis tourna ses talons en direction de la sortie. Mais avant d’amorcer le poignet de la porte, elle entendit une dernière question lui parvenir.

  • Suis-je invité à la soirée ?

Elle se retourna, toujours désorientée par le spécimen, puis lui répondit d’une attitude vague et désintéressée :

  • C’est votre hôtel et tout le monde vous connait dans la ville. Je crois que même les agents de sécurité n’oseront pas vous empêcher d’entrer. Vous êtes donc libres de nous faire l’honneur de votre présence.

Il émit un sourire coquin et ultra confiant.

  • Merci, je me sens flatté, mais je ne vais jamais nulle part où je ne suis pas invité.
  • Très bien. Alors, je vous ferai parvenir une invitation par le biais de votre assistante dans la journée.
  • C’est gentil

Sortie de sa voiture l’allure empreinte d’assurance, Marjolaine y retourna ébranlée par son échange avec Eurice. Etait-il vraiment intéressé par elle ou simplement à la recherche d’une conquête de plus ? Pour l’instant, elle ne saurait en être sûre. Son désavantage, c’est qu’il ne lui est pas insensible.

Eurice retourna à ses obligations professionnelles, visiblement satisfait d’avoir enfin eu le privilège de sentir de près les émotions de Marjolaine. Tout ce qu’il lui reste à faire à présent, c’est d’annuler son diner d’affaires de demain afin d’honorer cette invitation improvisée. Ce qu’il fit.

Eurice avait une règle : venir tôt à une soirée, remplir ses obligations et s’éclipser. Mais ce soir, il avait tout intérêt à rester jusqu’à la fin, d’autant plus que l’objet de ses désirs resplendissait devant lui. Oui, Marjolaine faisait son discours. Il admira de loin ces séduisantes courbes que mettait en valeur sa robe, provenant certainement d’un créateur, se dit-il.

Il adore les femmes en tenue de créateur. Il aurait aimé signé le chèque servant à l’achat de cette sublime robe pour avoir l’autorisation tacite de la lui ôter le moment venu. Mais qu’importe ? Il le ferait quand même.

Avec un peu de volonté et de chance, il repartirait avec elle. Repartir ? Mais non, cet hôtel lui appartient, y compris l’une de ses royales suites du 15è. Et il avait déjà semé, hier, les graines de cette attirance sexuelle qui les unit. Le seul obstacle serait une absence de réciprocité, parce que si ce n’est pas le cas, dans quelques minutes, il serait probablement entrain de lui faire explorer tout ce qu’elle pourrait s’offrir en termes de plaisir.

Marjolaine ressentait de loin la chaleur du regard insistant d’Eurice sur sa personne. Bien que déconcertée, elle s’était promis de rester professionnelle jusqu’au bout, ce qui incluait de saluer toutes les personnalités ayant daigné effectuer le déplacement pour cette cause qui lui tient à cœur.

La soirée touchant presqu’à la fin, Marjolaine fut presque surprise de voir Eurice seul, assis à une table. Elégant dans son smoking, il débordait de sex appeal. Qu’est-ce qu’il peut réellement lui vouloir ?  A contre cœur, elle dut s’approcher :

  • Vous êtes venu
  • Oui, je suis venu….Alors, c’est bientôt fini ? fit-il, visiblement las de cette ambiance
  • Oui, quelques personnes à saluer, mais bon.
  • Venez avec moi
  • Non, je ne peux pas

Eurice se leva, sans se départir de son regard inquisiteur.

  • Ne dites pas non instinctivement, simplement parce que vous pensez que c’est la meilleure réponse en ce moment précis. Le pouvoir, vous vous rappelez ? Celui de faire ce que vous voulez quand vous le voulez. Si ce que vous souhaitez réellement, c’est passer le reste de cette soirée avec moi, alors, s’il vous plaît, ne vous en privez pas.

Marjolaine n’avait qu’une seule envie. Voguer vers l’inconnu avec cet homme mystérieux, incroyablement séduisant et persuasif, qui fait de son meilleur atout ses mots justes. Mais son instinct lui déconseilla cette prise de risque.

  • J’ai encore des invités à saluer.
  • Vous en avez assez fait ce soir. Vous craignez le fait d’être seule avec moi ?
  • Non
  • Alors, venez, s’il vous plaît.

En disant cela, il lui tendit sa main, qu’elle observa, dubitative, pendant quelques secondes, avant de saisir de sa paume gauche, au grand dam de ses mises en garde intérieures. Eurice l’entraina alors vers les ascenseurs de l’hôtel St Régis.

  • Où allons-nous ?
  • Quelque part où nous avons tous les deux envie d’être après cette journée harassante.

Quelques instants plus tard, ils arrivèrent au quinzième étage, le plus haut de l’hôtel, dans l’une des suites présidentielles dont il détenait une quasi exclusivité.

Bien que l’ameublement soit digne d’une suite royale, Eurice la fit asseoir sur une table, face à la baie vitrée qui offre un aperçu splendide et lumineuse de la ville. Marjolaine se sentait bien, presque libérée des tracasseries liées à sa soirée. Mieux, une part d’elle était heureuse d’être dans cette suite avec cet homme qui possède un attrait indéniable auquel elle n’était pas insensible.

  • Qu’est-ce que je vous sers ?
  • Du vin blanc. Vous en avez ?
  • Je devrais, oui… Ne bougez pas, j’arrive.  

Comme pour se changer les idées, Marjolaine profita de ce répit pour admirer la luminosité de sa ville. La vue depuis cet étage est imprenable.  De son côté, Eurice ôta sa veste, sa cravate, déboutonna les deux boutons du haut, puis retroussa ses manches. Quelques secondes plus tard, il revenait avec la bouteille de vin blanc et deux verres qu’il servit.

  • Alors ? fit-elle, après avoir pris une gorgée
  • Alors, quoi ?
  • Rien, fit-elle, en croisant le regard froid et inquisiteur.

Ce regard, Marjolaine le sentit sur elle comme une brise chaude sur son corps en quête de réconfort. En même temps, il devenait trop perçant pour menacer son déséquilibre. Tout son être vibra, lorsqu’Eurice, après l’avoir débarrassé de son verre, se pencha pour l’embrasser. Libre et détendue, elle lui rendit son baiser sans l’ombre d’une résistance. Et pourtant, son esprit luttait encore contre son corps, à lui presque soumis.

  • Je crois que j’ai bu le verre de trop ce soir, fit-elle pour se défendre de ce court instant de faiblesse
  • Ouais. Ca nous fera une bonne excuse demain matin..

Ces mots, il les lui chuchota à l’oreille, tout en lui mordillant le lobe. Marjolaine inspira profondément, les yeux fermés. Elle se sentit faiblir à contrecœur, mais au fond d’elle, elle savait qu’elle avait indéniablement besoin de se détendre.  Comment repousser un homme qui lui procure exactement cette sensation qu’il lui fallait, même si c’était sans sa permission expresse ?

Eurice continua sa descente vers son cou incroyablement velouté, que Marjolaine lui tendit généreusement en relevant la tête de coté. Il ne se fit pas prier pour se délecter de cette saveur exquise dont la subtilité est accentuée par son parfum floral. Du cou, sa langue descendit vers les épaules,  qu’il  explora  quelques secondes, encouragé par les soupirs de sa partenaire. Puis, il s’aventura à l’orée de sa poitrine…

Les yeux fermés, Marjolaine frémit de plaisir. Elle se mordit la langue, espérant intérieurement que Eurice continue sa trajectoire toujours plus bas. Si elle ressentait cela, que ferait-elle lorsqu’il plongera au cœur de sa féminité ? Mais elle dut s’extirper de sa bulle dorée, à contre cœur, pour savoir pourquoi diantre le contact avec ses lèvres inquisitrices et  capiteuses était rompue.

Eurice s’était arrêté quelques secondes pour avoir l’exclusivité de ce tableau exquis qu’offrait Marjolaine enivrée de plaisir, la tête relevée et les yeux fermés. Elle ne tarda d’ailleurs pas à es ouvrir, pour contrer celle de la gravité de son regard.  Puis, d’un air vaincu, elle souffla :

  • Que me voulez-vous à la fin ?

Au lieu de lui répondre tout de suite, Eurice parcourra d’un doigt, sa lèvre inférieure, s’approcha de près pour l’embrasser, lui mordiller les lèvres supérieures, se détacha d’elle un court instant, puis se rapprocha pour l’embrasser  à nouveau. Le front joint au sien, il lui souffla de sa voix ardente de désir :

  • Marjolaine, j’ai très envie de vous. Farouchement. Et c’est réciproque. Mais pourquoi ne me le demandez-vous pas ?

En attendant sa réponse il parcourra de son doigt la longueur de son bras, jusqu’à sa paume moite, dont il décida de savourer la douceur salée de ses lèvres. Marjolaine soupira profondément de désir, mais surtout de lassitude, face à cet homme visiblement plénipotentiaire, doué pour mettre nu ses émotions. Son regard grave fixé sur elle lui fit tout à coup comprendre qu’il espérait vraiment une réponse à sa question. Réponse, qu’elle lui fournit sans grande conviction :

  • Je n’ai rien à vous demander. J’ignore même quoi vous dire.

Au lieu d’être déçu, il émit un sourire narquois, avant de l’embrasser à nouveau. De ses deux mains simultanément, il remontra délicatement  sa robe, jusqu’assez haut pour entrevoir son slibard en dentelle. Toujours de son doigt inquisiteur, Eurice explore sa cuisse droite jusqu’aux abords de sa féminité. Il sentit son frémissement du bout du doigt. Puis, un autre plus électrisant, lorsqu’il posa sa paume sur son triangle soyeux :

  • Dans ce cas, m’autorisez-vous alors à prendre ce que je veux ? lui demanda-t-il doucement, en la fixant droit dans les yeux, la paume toujours maintenue sur son pubis, comme pour éviter toute ambigüité.

Pour toute réponse, Marjolaine hocha la tête. Comment pouvait-elle nier l’évidence ? leurs regards s’entremêlant, elle sentit son doigt en elle, assez profondément pour lui arracher un gémissement sonore. C’était exactement de quoi elle avait besoin à ce moment précis. Elle le regarda reculer de quelques pas, et entreprit de déboutonner sa chemise assez lentement pour sentit l’impatience dans son regard.

Au lieu de reprendre exactement là où il s’était arrêté, Eurice s’agenouilla plutôt, avant d’embarquer sa cuisse droite sur son épaule. Puis, de sa langue, accentuée par la délicatesse de ses dents, il reprit le trajet qu’avait parcouru son doigt quelques secondes plus tôt. Marjolaine ne se couvrait plus de sa pudeur. Bien au contraire, elle repositionna ses bras sur la table, afin d’affermir son appui pour mieux savourer ce moment unique de plaisir. Elle gémissait à volonté, uniquement porté par l’explosion de ses sens. Son cœur battait fort, et bien plus, au fur et à mesure qu’Eurice se rapprochait de son jardin secret. Il lui mordilla délicatement l’entrée à travers son slip, avant de se rabâcher sur la seconde cuisse.

Soulevant sa fesse gauche, puis la droite, elle l’aida à se débarrasser de ce bout de dentelle qui, désormais, était devenu gênant. A nouveau, elle reçut son doigt profondément en elle, se cambra pour se délecter de ses douces inquisitions au fond d’elle, qui dura quelques précieuses secondes. Elle se redressa lorsqu’elle sentit sa seconde main dans son dos, à la recherche de la fermeture éclair de sa robe. Celle-ci tomba inexorablement, pour offrir à Eurice le tableau exquis de son corps.

Entre deux doigts, Eurice moula son téton gauche entre ses mains, avant de l’emprisonner de ses lèvres pour des jeux de contrôle dont il a le secret.  De l’indexe de sa main vacante, il poursuivit l’exploration de sa douce féminité. Au comble du plaisir, Marjolaine n’avait d’autres options que de laisser libre cours à l’expression de son corps, le temps que durera ce doux supplice.

Eurice sentait venir le moment propice d’entrer en elle de tout son être. Il sait qu’il le fera dans quelques secondes, juste après l’avoir retourné sur le bord de la table et ramené son cul rebondi vers son bassin, à la hauteur exacte de son phallus.

Oui, la levrette est sa technique favorite pour asseoir sa domination psychologique. Et il était capital pour lui d’imprimer ses marques, dès le début de cette aventure qui sera doute la plus passionnante de sa vie.

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Auteure : Damienne HOUEHOUGBE

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8 Comments

  1. David A. 11 janvier 2020 at 11 h 32 min - Reply

    Très belle plume qui a sûr révéler le mal du féminisme.Les femmes féministe doivent retenir qu’il faut apprendre à exercer le pouvoir.Elle sont pour la majorité égocentriques.

    • Marcelo Lopez 12 janvier 2020 at 20 h 22 min - Reply

      Helou min 😂😂😂

      • AJAVON Christian 12 janvier 2020 at 23 h 29 min - Reply

        J’aime beaucoup ta façon de présenter le féminisme. J’aimerais vraiment voir ton prochain chef d’oeuvre.

  2. Légende 12 janvier 2020 at 23 h 38 min - Reply

    Belle plume

  3. Moise VDN 13 janvier 2020 at 10 h 03 min - Reply

    C’est doux simplement😋🙂

  4. Sergio 13 janvier 2020 at 10 h 42 min - Reply

    Etaidié😚😚😋

  5. Ousmane 13 janvier 2020 at 19 h 08 min - Reply

    Féminisme dernier tèdié 😅💕

  6. Mahussi Capo chichi 24 février 2020 at 21 h 18 min - Reply

    Quand une femme écrit avec tant de lucidité sur le féminisme, on peut se dire que tout n’est pas perdu.Un peu de description érotique pour nous faire bander (hommes lecteurs), ah ouais, j’adore

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